mai 07 2009
Chamonix-Zermatt – 5e Jour
Départ: 06h00 – Cabane des Vignettes (3160m)
- Col de l’Evêque @ 07h35 (3395m)
- Col du Mont Brulé @ 09h12 (3213m)
- Col de Valpelline @ 11h10 (3557m)
Arrivée: 13h39 – Furi (Téléphérique)(1867m)
Montée: 1165m @ 300m/h
Descente: 2435 @ 900m/h
Météo: Très grand beau, doux
Carte: Swisstopo n°1347 “Matterhorn” + n°1348 “Zermatt”
Pour ceux qui ont suivi, en arrivant le soir précédent “aux Vignettes” nous nous sommes recalés sur le plan initial. A partir de là Jo avait alors prévu deux possibilités: filer directement à Zermatt et terminer en cinq jours, ou monter au spectaculaire et aérien refuge “Bertol” et rentrer le lendemain (6e jour – voir carte).
Une fois de plus c’est la météo qui décide: le grand beau est garanti pour Jeudi 7 Mai et incertain dès la mi-journée le Vendredi 8. Mieux vaut donc s’assurer la belle descente sur Zermatt sous le soleil: nous rentrons !!!
Il y a du monde dans la cabane aujourd’hui, Jo met donc un peu la pression (excusez ce jeu de mot lamentable) pour que nous décollions les premiers. A 6h00, tout le monde est au rendez-vous… alors que le petit déj. incitait plutôt à trainer (crêpes + nutella).
Nous commençons par une descente en direction du glacier d’Otemma et du col de Charmotane. Le levé du jour est splendide.
La première ascension, au col de l’Evêque, est plutôt cool. Il fait frais, le vent s’est calmé, on est pas mal.
Derrière le col de l’Evêque (3395m), nous descendons en direction du Haut-glacier d’Arolla en contournant “la Vièrge” (3232m) pour finir au pied du Mont Brulé (sommet à 3538m). La neige est soufflée et compacte mais agréable à skier.
Nous remontons alors quasiment à plat tout au fond de ce glacier, jusqu’à nous heurter à un mur (45° env.) qu’il faut grimper pour accéder au col du Mont Brulé.
Nous mettons les skis sur le dos mais les crampons sont inutiles car il y des marches bien marquées. La neige porte bien, ça passe sans “châler” (terme suisse pour dire “s’enfoncer jusqu’à la taille”). Lorsque la neige est plus molle, il est possible de monter à ski moyennant 28 conversions.
Du col on voit déjà la Dent d’Herens (4171m, tout à droite sur la photo) mais pas encore le Cervin.
Vient alors une courte descente (en fait une longue trace directe) vers le Haut-glacier de Tsa de Tsan (Le toponyme dérive du mot patois Tsa, indiquant le dernier alpage avant la limite des glacier, dans notre cas il indique le « dernier des derniers »: j’ai jugé cette précision utile pour ceux qui se mettaient déjà à imaginer un éventuel rapport avec un empereur chinois de je ne sais quelle dynastie). Puis c’est notre toute dernière ascension jusqu’au troisième col du jour: le col de Valpelline (3557m). C’est long mais très régulier et facile.
Là, enfin, le Cervin apparaît dans toute sa splendeur entouré de tous les “4000” du secteur (sauf le Mont-Rose, masqué). Toutes les conditions sont réunies pour une descente d’anthologie.
La neige est bien entendu un peu soufflée sur le haut mais bonne à skier. Plus bas c’est transformé mais nous passons pil poil à la bonne heure, au moment où elle revient doucement sous le soleil… un régal. D’après Jo, les conditions sont exceptionnelles cette année car les grosses crevasses sont comblées. Habituellement il faut les éviter en tirant loin à gauche, aujourd’hui nous prenons une ligne presque directe.
Face à nous c’est d’abord le versant Est du Cervin et l’arrête de Zmutt (à gauche).
Plus bas nous passons au pied de la face Nord (avec l’arrête du Hörnli à gauche). Le sommet, où j’étais avec Titus le 6 Août 2007, nous domine de plus de 2000m.
Après 1700m de descente et seulement quelques mètres à pieds, nous atteignons le téléphérique de Furi qui nous amène à Zermatt.