En quelques mots voici ce que je retiens de ces jeux d’un point de vue sportif:

1/ Les Hommes

• Deux hommes forts: c’est fréquent aux JO, quelques gars très en forme ou très bien préparés trustent les podiums. Cette année c’est Miller et Svindal avec chacun trois médailles Or, Argent et Bronze (soit 6 des 15 distribuées). Les deux étaient finalement peu attendus compte tenu de leurs résultats en Coupe du Monde mais c’est le propre des grand champions d’être capable de se surpasser le jour où il s’agit de rentrer dans l’Histoire
• Je n’oublie pas Kostelic qui repart avec 2 médailles d’Argent et qui, à 31ans, fait changer son palmarès de catégorie
• On peut en dire autant de Defago, qui était venu avec le statut d’éternel outsider, toujours capable d’un bon coup, et qui repart avec celui de “grand descendeur”
• La révélation: Razzoli est déjà un peu vieux (26ans) pour devenir le nouveau “messie du ski alpin” (ce que Tomba avait déclaré en arrivant au JO de Calgary) mais il a encore du temps devant lui pour faire du mal
• En tous cas au total, avec tous les podiums masculins, on a une sacré brochette. En fait, seul Weibrecht est un peu sorti de nulle part
• Les petites déceptions - Janka et Raich: en début de saison on aurait facilement parié sur Janka pour 4 médailles d’Or, mais il a un peu craqué. Il est encore jeune, je crois qu’il a compris, et qu’il sera redoutable en 2014. Quant à Raich, il a d’ores et déjà un palmarès extraordinaire mais ça aurait été sympa qu’il parvienne à égaler le record de Tomba avec une nouvelle médaille en Slalom
• Les grosses déceptions: Didier Cuche, évidemment… et l’Autriche toute entière qui repart totalement brecouille (comme on dit dans le Bouchonnois)

2/ Les Dames - 5 filles pour 10 médailles sur 15

• Les plus marquantes sont bien entendu Maria Riesch, avec deux médailles d’Or, et Lindsey Vonn avec une d’Or et une de Bronze… même si cette dernière a manqué un peu de concentration lors de la deuxième semaine et n’est donc pas devenue la “Reine des Jeux” qu’elle aurait aimé être (médiatiquement c’est gagné par contre)
• Derrière ces grandes championnes on a un joli tir groupé: Mancuso et Maze (2 médailles d’Argent), Görgl (2 médailles de Bronze)
• La séquence émotion c’était avec Anja Pärson, mais j’ai déjà beaucoup insisté

• L’Autriche: l’équipe féminine permet largement de relativiser la débâcle avec tout de même 4 podiums sur 5… quand la France en sera là on en reparlera

3/ La France justement…

Je vais peut être surprendre mais je pense sincèrement qu’il n’est pas honnête de trop blâmer l’Equipe de France à cause des maigres résultats obtenus à Vancouver. A mon sens, nous n’avions que 1,5 réelles chances de médailles: Lizeroux, et un peu Aubert / Marchand-Arvier. Seulement nous savons tous qu’en ski tout ne fonctionne pas toujours parfaitement au moment où on le veut et il faut savoir l’admettre… alors quand en plus il y a au départ les 50 meilleurs skieurs du monde, le couteau entre les dents, et bien ce n’est déjà pas si mal de finir dans les 10.

Nos journalistes sont les vrais fautifs de la déception nationale. Pour assurer l’audience ils font parfois de nos sportifs des favoris alors qu’ils n’en sont pas. Lizeroux, Aubert, MMA sont des très très bons, mais certainement pas de la trempe de Svindal, Raich, Vonn, Riesch, Kostelic, etc… On peut le regretter, mais ça aussi il faut savoir l’admettre.

Et voila, c’est le moment de conclure cette série de billets sur les JO de Vancouver, celui aussi de faire les comptes et de décerner les médailles de notre grand concours de pronostics. L’important était de participer, c’est pourquoi je remercie tous ceux (et celle) qui se sont prêtés au jeu, souvent sans grande culture du ski alpin de compétition. Comme le montrent les résultats, ce n’est pas ce qui comptait pour monter sur le podium et tout le monde avait bien sa chance. Comme lot de consolation pour ceux à qui elle n’a pas tout à fait souri, je publie également ce que j’appelle le “résultat brut” où je compte simplement un point chaque fois qu’un skieur cité était bien sur le podium (bien placé ou mal placé)… ça change un peu le paysage.

A titre de comparaison,  en 2006 avec le calcul brut nous avions: Kok’s 14, Ludo 13, OB1 12 et Caro 11. On est donc bien dans la même fourchette et on voit que c’est très homogène.

En 2006 nous avions 5 points pour l’Or, 3 pour l’Argent, 2 pour le Bronze et 1 pour un skieur mal placé. Si l’on applique le même barème le classement est identique (cela ne fait qu’augmenter les écarts) et il est intéressant de noter que j’obtiens 34 points, soit exactement le même score que Kok’s vainqueur cette année là.

Et maintenant, la remise des prix:

• 7e: Falk: le seul à être vraiment ridicule pour avoir choisi un package très risqué et un brin utopique. C’est un peu cher payé mais toi au moins tu n’auras rien à perdre en 2014 à Sotchi
• 6e: Caro: 12pts au classement brut, ce qui prouve que les choix étaient solides. Mais il aurait fallu les bons aux bonnes places pour marquer plus
• 5e: Romain: un choix de dernière minute sur et cohérent qui misait tout sur les favoris. Mais aux JO il y a toujours des outsiders, c’est ce qui t’as manqué
• 4e: Hughes et Kok’s: je ne sais pas de qui Bob voulait parler dans son mail mais vous êtes les deux seuls lecteurs assidus de l’Equipe parmi nous. Je tire mon chapeau à Hughes qui est tout de même le 1er au classement brut… et sinon ça ne fait pas de mal à Kok’s, champion en titre, qui avait abordé cette compétition là avec un trop gros melon
• Médaille de Bronze: Marc: c’est le résultat d’une sélection judicieuse d’un package maîtrisant bien le niveau de risque
• Médaille d’Argent: Bob: mes respects, parmi ceux qui n’y connaissaient rien tu es le seul à avoir fait ton propre propre pronostic et surtout le seul à avoir senti le retour de Bode Miller
• Médaille d’Or: Ludo: j’avais une revanche à prendre car j’avais fini 4e en 2006. Je dois la victoire à Svindal que j’ai bien placé sur toutes ses courses

Merci à tous et rendez-vous dans 4ans.

PS: j’essayerai de publier un bilan sportif dans la semaine

Comme souvent dans les courses en deux manches, un skieur distancé lors de la première parvient à creuser l’écart dans la deuxième en profitant d’une piste encore bien lisse. Ce fut le cas aujourd’hui du canadien Julien Cousineau qui reste en tête un moment.

Mais lorsque Herbst se lance, c’est le combat des chefs qui commence. Pourtant il perd rapidement son avance et ne termine que 2e derrière Cousineau. C’est un peu comme Zettel chez les filles, il n’était pas ces jours ci au niveau qui est le sien en principe.

Janyk n’est pas brillant non plus.

C’est donc Myhrer qui donne réellement le ton en repoussant Cousineau à 0,90” grâce à un passage très solide qui restera le meilleur de la seconde manche.

Hirscher s’engage à fond mais est parfois trop agressif pour rivaliser avec Myhrer plus clean dans l’ensemble.

Lizeroux donne réellement tout, attaque à fond mais il n’est pas assez fluide, pas suffisamment en contact avec la neige… c’est dommage.

Zurbriggen laisse un peu la même impression.

Bank est déjà chahuté sur le haut, perd du terrain progressivement et ne peut rééditer sa prestation de la première manche.

Moelgg commet peu de fautes mais n’est probablement pas assez actif. Il lâche les centièmes progressivement et ne bouscule toujours pas Myhrer décidément bien installé en tête.

Kostelic est encore superbe, puissant, précis, rythmé et ne concède presque pas de temps à Myhrer. Grâce à l’avance qu’il avait il passe devant. C’est du bonheur de le voir ici.

Lorsque Benjamin Raich se présente dans le portillon de départ il y a un enjeu historique: si il gagne une médaille il sera le deuxième skieur de l’Histoire à gagner trois médailles dans la même discipline (après Tomba en SL et Aamodt, qui lui en a même 4 en SG). Il est excellent sur le haut, très engagé mais marque violement quelques appuis à l’entrée du dernier mur. Il se bat jusqu’au bout et termine 3e provisoirement.

Valencic, le soldat inconnu du jour, ne confirme pas sa première manche. Il termine à la 5e place.

Tout dépend alors de Razzoli: qui pose encore une superbe manche, très rapide, très précise, très fluide. On a l’impression que les pieds naviguent tous seuls sous ses genoux et qu’il fait peu d’efforts. Moins rapide que Myhrer et Kostelic sur cette manche il lâche toutefois quelques centièmes mais pas assez pour laisser échapper l’Or. Il avait sans doute moins de pression que Rocca à Turin et il parvient donc à récupérer le titre conquis par Tomba en 88 et Piero Gros en 76.

Et Raich perd le podium pour 0,05”…

En tous cas c’est un beau podium qui était difficile à prévoir. D’ailleurs seuls Bob et Rom1 marquent un point grâce à Kostelic. Razzoli était un outsider mais a fait une course exceptionnelle, et Kostelic et Myhrer font partie des meilleurs descendeurs de ces dernières années. Les favoris (Herbst, Lizeroux,  Zurbriggen) n’étaient pas leur niveau aujourd’hui. Il n’y a pas de contestation possible.

Notre podium “à nous” est maintenant figé:

- OR : LUDO - 22pts

- ARGENT : BOB - 18pts

- BRONZE : MARC - 17pts

Je ferai un petit billet de synthèse demain.

Cette deuxième manche a tout d’abord pris une teinte “italienne” avec les belles remontées de Karbon et Moelgg qui on bien profité d’une piste encore nette grâce aux retards accumulé deux heures plus tôt.

Puis c’est Goergl qui se hisse durablement en tête en signant ce qui restera le meilleur temps de la seconde manche jusqu’au passage de Marlies Schild. Au final elle est 7e à presque 2” ce que l’on peut considérer comme un véritable exploit de sa part en Slalom sachant que ses derniers top10 ou podiums remontaient aux années 2003/2004.

Anja Paerson sort à mis parcours et quitte ainsi les JO. Je rappelle juste ici qu’elle a pris le départ de 12 courses olympiques et totalisé 7 médailles dont une en Or (Slalom Turin 2006).

Zettel ne fait pas mieux qu’en première manche. Il est évident que l’on attendait beaucoup plus.

Lorsque les 10 premières s’élancent, le mur final est devenu épouvantable avec des gros creux à chaque porte et la visibilité semble moins bonne.

Aubert fait son job à merveille en se jouant de ces difficultés. A la fois précise et puissante, elle passe devant Goergl.

Poutiainen, toute en puissance, s’intercalle entre Aubert et Goergl… on sent bien que ça ne sera pas le jour de la française vus les avions qui doivent encore passer.

La tension et le suspens sont à leur maximum: Pietilae s’empare de la pole position.

Susanne Riesch est dans le coup jusqu’au bout mais sort dans le dernier mur.

Marlies Schild fait alors une manche d’anthologie (ce sera le meilleur tps): puissante et agressive là où il faut, souple, agile et précise là où c’est nécessaire. Totalement à fond et concentrée du début à la fin, en clair: une bête de guerre dotée d’un cerveau. Elle est incontestablement revenue à son top niveau.

Zahrobska, toujours aussi élégante, ne donne pas l’impression d’attaquer. Elle commet quelques petits écarts mais son style est en réalité très efficace. Elle prend la 2e place… alors que la plus forte est dans le portillon de départ.

Et Maria Riesch ne flanche pas:

Elle est un peu moins rapide que Schild sur cette manche mais elle attaque, reste concentrée et ne commet aucune erreur… l’écart reste stable à tous les pointages intermédiaires, et elle devient “naturellement” Championne Olympique. C’est vraiment elle qui a fait le global le plus solide sur les deux passages.

Pour moi ce podium est pour l’instant le plus beau, le plus dense, de ces Jeux: on a vraiment ici trois des toutes meilleures slalomeuses de ces quatre dernières années.

Sous la neige et sur tracé plutôt classique toutes les filles luttent pour figurer en bonne position à l’issue du premier passage. Il y a toutefois un peu moins de concurrence qu’en Géant et on se retrouve avec 8 skieuses dans moins d’une secondes, capable conquérir le titre:

- Maria Riesch parfaite précise et puissant de haut en bas, on l’attendait

- Sarka Zahrobska partie 1ère avec un style manquant d’intensité mais décidément très efficace

- Marlies Schild très forte jusqu’au mur final où elle marque 2 appuis un peu trop fort. C’est son grand retour au top niveau

- Susanne Riesch, la petite soeur, nickel au global mais parfois un peu chahutée

- Pietilae très clean de bout en bout

- Poutiainen rythmée et propre mais avec des appuis peut-être un marqués. C’est mieux qu’hier en tous cas.

- Aubert très engagée mais sans doute trop agressive et un peu “à cul” dans le mur final: +0,93” c’est encore jouable même pour la gagne

- enfin Nicole Gius 8e à +0,96 malgré son dossard #18

Quelques loupés notoires:

- Zettel qui perd parfois le contact ski/neige et ne produit pas ce dont on la sait capable

- Vonn qui sort à nouveau mais on avait peu d’espoirs pour elle en Slalom… ses Jeux sont plus que réussis mais il faudra qu’elle revienne à Sotchi en 2014 pour rentrer dans l’Histoire

- Anja Paerson que l’on attendait pas ici mais qui ne battra donc pas le record de médailles de Janica Kostelic

- Moelgg et Maze que l’on pourra toutefois revoir en tête temporairement durant la 2nde manche

Finalement, en raison du brouillard, il a fallu patienter encore 24h pour assister au dénouement de ce qui restera peut-être la course la plus disputée des Jeux. Tout n’est pas remis en cause au départ de la seconde manche mais il est clair qu’un ajournement a toujours un effet sur la psychologie et le physique de certains sportifs. Notamment on peut se dire qu’une fille comme Poutiainen, après un jour de mise au point, est tout à fait capable de reprendre 1’04” sur ses meilleures concurrentes.

Ce second tracé est un peu plus court, à nouveau peu technique, rapide, peu tournant: chaque petite faute se payera cher. Et comme on a vu que les écarts sont faibles pour les filles aux avant-postes, il y aura des rebondissements.

C’est avec Mancuso, partie 13e, que la course commence vraiment. Elle établi le premier temps de référence devant deux jeunes françaises (Marmottan et Bertrand).

Juste derrière, Pietilae, Kirchgasser et Schleper ratent le rendez-vous (bien sur il faut relativiser un peu car le niveau général est vraiment très très élevé).

Poutiainen ne donne pas d’emblée un grosse impression de vitesse et d’engagement. Elle commet un faute à l’entrée du mur final et se place temporairement 4e, pour finir 13e à +1,06”. C’est le gros échec du jour.

Paerson part très bien mais ne tient pas le rythme jusqu’au bout. Elle termine loin, 22e, mais il faut dire que ce n’était pas vraiment en Géant que l’on l’attendait. Lors de ces jeux on ne peut regretter que sa chute en Descente, alors qu’elle avait une médaille en poche, mais son exploit du lendemain en Combiné est purement historique.

Ensuite on assiste à la grande bagarre que l’on attendait:

- Suter passe devant Mancuso

- Hoelzl s’intercale à +0,06” mais manque d’engagement et de perfection, ça ne suffira pas aujourd’hui

- Worley perd du terrain dès le début et termine à +1,02” de Suter

- Moelgg idem

- Riesch fait une course “correcte” mais pas assez performante pour obtenir mieux que la 10e place à +0,86”, sachant que ce n’est pas sa discipline de prédilection. On attend le Slalom demain.

- Rebensburg prend alors la tête avec un passage sans faute, fluide et rapide

- Maze vient la talonner à +0,04”

- Brem est propre et efficace mais aujourd’hui il fallait beaucoup plus que cela: 7e à +0,51”

- Zettel marque un peu trop ses appuis, c’est comme d’habitude avec elle du très beau ski, mais malheureusement trop imparfait pour faire mieux que 5e (à +0,42”)

- Barioz n’est pas dans le coup dès le début et ne peut reproduire pas sa performance d’hier

- Goergl en revanche, qui s’élance en dernier, vient se hisser sur le podium à +0,14” de Rebensburg et +0,10” de Maze.

Rebensburg / Maze / Goergl: c’est un beau podium, un poil inattendu pour Goergl mais on voit clairement que cette fille monte en puissance ces dernières années, toujours présente pour les grands rendez-vous. Elles sont dans 0,14” et à 0,30” des meilleures poursuivantes, qui comptent parmi les figures actuelles de la discipline… c’est donc une grosse performance de leur part.

Ce soir Bob et moi ne marquons aucun point mais conservons la tête de la course. Derrière, ça se resserre entre Hughes, Marc et Kok’s qui sont encore en course pour la médaille d’Or. La tension est donc pour nous aussi à son maximum.

A noter: j’avais mis Tina Maze 2e en Géant dans mon pronostic de Turin 2006, avec 4ans d’avance !!! J’en prends langue avec Maître Roublard afin de voir si cela peu me procurer quelques points bonus. Je vous tiens au courant ;-).

Comme chez les hommes hier, les gros calibres s’élancent en premier. Mais il me semble qu’il y a encore plus de concurrence et que la plupart des filles jusqu’au dossard 17/18 (Vonn/Mancuso) sont compétitives pour le podium.

Ce premier tracé n’est pas franchement difficile techniquement mais très long (1’15” environ) et il faut noter la présence d’une nappe de brouillard sur le haut qui gêne bien la visibilité. Cependant toutes les skieuses auront des conditions comparables.

- Hoelzl #1 (photo) établi le temps de référence mais Rebenseburg #2 passe tout de suite devant. Elles terminerons respectivement 6e à +0,27” et 10e à +0,69”… c’est à dire en course pour la gagne

- Poutiainen manque un peu de vivacité et n’est que 13e +1,04”, ça semble difficile pour le podium mais on ne sait jamais

Par contre après ça c’est la grosse bagarre:

- Zettel prend la tête temporairement (puis 3e à +0,16”)

- Moelgg et Maze (photo) se placent dans le peloton de tête

- Taina Barioz crée la surprise en produisant une très belle manche très engagée et en passant devant Zettel pour 0,02”

- Anja Paerson est présente également, toute en puissance mais termine à +0,89” ce qui laisse le podium à sa portée

- Brem se place en 4e position à +0,26”

- puis c’est Riesch qui est inattendue à +0,48”

- Worley à +0,68”, encore jouable

- Karbon crame ses chances

- Goergl, encore plus improbable prend finalement la tête pour 0,02”

- Vonn part très très fort, explose les premiers intermédiaires mais chute !!!

- Mancuso partie immédiatement après est stoppée par le drapeau jaune, elle repart un peu plus tard mais termine à +1,30”… c’est la Championne en titre, on ne l’attendait pas vraiment aujourd’hui abstraction faite de ses résultats surprenants de la semaine dernière.

- Enfin Suter parvient à s’intercaller à +0,85"

La deuxième manche, dans tout juste une heure, sera l’un des plus beau combats de ces Jeux. Poutiainen 13e me semble un peu loin pour pouvoir revenir mais à partir de Paerson on a 12 filles capables de jouer le podium !!! La pression va être énorme, il faudra attaquer très fort et il y aura donc forcément des fautes… c’est probablement le mental qui sera la donnée clé.

La deuxième manche est encore plus longue, plus tournante aussi… c’est donc de plus en plus tendu lorsque l’on approche des 10 meilleurs.

Le premier beau passage est réalisé par Didier Cuche, à l’attaque sur tous les piquets bien qu’il n’ait plus aucune chance de médaille. C’est un peu un tour d’honneur pour ce grand Champion dont on vient de voir la dernière participation olympique.

C’est avec Jansrud que l’on rentre dans le vif du sujet. Il creuse un gros écart et ne sera dépassé que tout à la fin.

Kostelic ne peut pas luter mais fait un très beau job qui lui vaut une 7e place dans cette discipline qui n’est à priori pas sa favorite. C’est déjà du très beau ski mais le gratin de la première manche est encore à venir.

Gorza flanche.

Ligety senflamme trop dès le haut du parcours et perd rapidement le rythme. C’est domage de ne le voir finir que 9e, mais c’est la course.

Richard commet la même erreur et fini carrément par sortir.

Raich est absolument parfait sur les deux tiers du parcours mais accroche une porte avec sa main, ce qui lui coute probablement le podium (6e à +1,00” mais à +0,39” du Bronze).

Hirscher fait une belle manche mais ne parvient pas à recoller Jansrud (4e à +0,69”).

Blardone manque de perfection et perd du terrain tout au long de la piste… il n’est que 11e au final.

Svindal se fait un peu secouer sur le haut mais termine très très fort et s’empare temporairement de la 2e place.

Baumann ne reproduit pas le passage rythmé de sa première manche et s’intercale entre Hirscher et Raich. L’Autriche termine donc au pied du podium avec les places 4, 5 et 6.

Enfin, exactement comme à Val d’Isère il y a un an,"Iceman" brise la glace et met tout le monde d’accord en réalisant une deuxième manche aussi parfaite que la première. Du très beau ski, tout simplement. Il est au rendez-vous malgré les critiques qui commençaient à fuser après les 3 premières courses… et je pense que ce n’est que le début d’une longue carrière au sommet de la hiérarchie mondiale.

Côté pronostics ça a été chaud bouillant ce soir:

- Hughes avait le podium dans l’ordre jusqu’au passage Janka, mais n’obtient donc que 2pts

- Je marque 4pts en ayant bien placé Janka et Svindal

- Bob craque sur ce coup là mais reste dans la course

- Kok’s assure grâce à Jansrud (2pts)

- Marc remonte lentement mais surement (3pts avec Janka)

- Caro et Falk n’engrangent qu’un petit point et Rom1 rien du tout, mais ça s’est joué à peu de chose

D’autres images en vrac (2e manche):

Comme d’habitude lors des grandes compétitions, le Géant est l’une des courses les plus disputées et les plus spectaculaires. Le tracé de la première manche est très long (presque 1’20”), ce qui favorise l’endurance, mais assez classique, peu tournant avec des portes peu rapprochées. Par contre ça part tout de suite très très fort avec l’enchainement des passages de tous les meilleurs géantistes mondiaux:

- Hirscher donne le tempo pour finir 5e à +0,21”

- Cuche loupe le coche

- Blardone passe devant Hirscher pour 0,01”

- Raich, invariablement propre et élégant, reste très compétitif à 0,39”

- Janka fait la même démonstration qu’à Val il y a un an (meilleur temps dans un style hyper académique)

- Ligety reste dans le coup malgré +0,60” de retard

- Baumann crée la surprise en talonnant Janka pour 0,02” (aucun podium et seulement 5 top 10 en Coupe du Monde jusqu’à lors)

- Richard coiffe Ligety pour 0,01”

- Svindal sort le grand jeu, à l’attaque du début à la fin pour s’intercaler à +0,16”

Enfin, avec le dossard #31, on retrouve le Bode Miller que l’on connaissait, c’est à dire à l’arrache. A sa décharge il n’avait pas vraiment le choix vu le niveau de la course. Dans ces cas là avec lui ça passe ou ça casse… et là ça casse. Mais avec ce que l’on avait vu depuis une semaine il est déjà remonté assez haut comme ça dans mon estime.

Ces 8 là sont dans 0,60”, tous peuvent donc prétendre au podium… il va y avoir une grosse grosse bagarre en deuxième manche. C’est dans tout juste 45min.

Derrière les écarts semblent trop grands pour espérer une médaille mais des remontées sont possibles pour Gorza, Kostelic et Jansrud (+0,80”).

Quelques images en vrac:

* by courtesy of C. Chevet

Le suspens a encore été insoutenable ce soir avec ce Super-Combiné.

La première manche met naturellement en avant les bons descendeurs et notamment les médaillés de la semaine dernière qui confirment:

- Defago (4e)

- Svindal (1er) avec un passage exceptionnel mêlant puissance et finesse

- Miller (7e)

Mais aussi Janka (3e), Olsson, Innerhofer, Fill et… un certain Paris (2e avec le #29), jeune italien qu’il faudra suivre de près dans les années à venir.

Pour les purs slalomeurs, vue la technicité de la piste, il était plus dur de limiter les dégats. Julien Lizeroux est l’un de ceux qui en souffrent le plus en ne terminant pas dans les 30.

D’autres favoris se placent plus ou moins bien autour de la 10e place: Zurbriggen (6e à +0,73”), Kostelic (9 à +1,05”), Raich (12e à +1,55”), Ligety est un peu plus loin (un peu trop ?).

Tous semblent compétitifs pour le podium.

Ligety sort alors une superbe manche de slalom, avec une vélocité impressionnante qui fait penser à sa performance de Turin en 2006. Mais son final est un peu “just”, en limite d’équilibre sur une porte (pas celle de la photo bien évidemment).

Raich part bien mais, sachant qu’il doit tout donner pour figurer sur le podium, commet une faute qui ruine ses espoirs.

Kostelic,  très bas sur tous les appuis, main par terre à chaque virage, produit un très belle manche également et reconduit ainsi sa perf. de Turin (déjà l’Argent).

Miller qui est décidément parfaitement préparé pour ces Jeux s’empare de la tête.

Zurbriggen contrôle bien son slalom sans s’enflammer et obtiens un Bronze bien mérité vus ses états de service.

Janka n’était pas assez fort en slalom pour lutter contre ceux là et obtenir mieux que la 4e place.

Les purs descendeurs sortent presque tous sur ce tracé difficile, très serré par endroits et changeant constamment de rythme: Sporn, Innerhofer, Olsson, Defago, Paris.

Enfin Svindal, un peu à la manière de Lindey Vonn Jeudi dernier, est contraint de prendre tous les risques dans la seule discipline où il n’excelle pas, ce qui le pousse à la faute.

Miller / Kostelic / Zurbriggen: c’est un beau podium de polyvalents, en partie prévisible, et qui fait marquer 1 ou 2 points à plusieurs parieurs. Tout le monde sais que je n’ai jamais particulièrement apprécié Miller, habituellement d’un niveau technique très moyen et capable de cabrioles invraisemblables et incontrôlées. Pourtant aujourd’hui, à Vancouver, je reconnais qu’il a acquis un ski propre, bien posé, bien placé, efficace… c’est du beau travail et, pour cette raison, ça fait plaisir de le voir en Or. Bob avait misé sur lui en DH et SG, il aurait pris le large au concours de pronostics si il avait osé aussi le Combiné. Nous sommes maintenant tous les deux au coude à coude à 4 courses de la fin.